Massacres en Ituri : les ADF et la CODECO, bras armés d’un système politique cynique à Kinshasa
- VOK

- Jul 28
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Dans un nouveau chapitre macabre de l’histoire tragique de l’Ituri, plus de 40 civils ont été massacrés à Komanda par des hommes armés dans une attaque d’une brutalité inhumaine. Ces crimes, systématiquement attribués aux ADF, masquent une réalité bien plus dérangeante : ces groupes terroristes ainsi que les milices CODECO et Maï-Maï sont instrumentalisés et parfois financés par des politiciens de Kinshasa, dans un cynique jeu de pouvoir.
L'État congolais : complice par démission ou par calcul ?
L’Ituri, comme le Nord-Kivu, est censé être placé sous état de siège depuis plusieurs années. Pourtant, jamais les massacres n’ont été aussi fréquents. Loin de renforcer la sécurité, l’État a abandonné ces territoires, et pire encore, certains politiciens financent et entretiennent ces groupes criminels pour en tirer des dividendes politiques ou économiques.
Ce n’est plus un simple échec : c’est un système mafieux institutionnalisé. Des milices responsables de massacres sont désormais recyclées sous l’étiquette "Wazalendo" et promues au rang de "résistants patriotes", recevant armes, munitions et couverture politique sans aucun contrôle.
Les ADF et la CODECO : des instruments politiques déguisés
L’attaque de Komanda n’était pas un événement isolé. Elle est survenue moins de 24 heures après la reconquête d’un bastion CODECO à Djugu par les forces ougandaises (UPDF). L’objectif était clair : détourner l’attention, forcer les UPDF à se redéployer, et permettre à CODECO de regagner le terrain perdu.
Ce scénario illustre une vérité troublante : ADF, CODECO, et d’autres groupes sont utilisés comme des outils de manipulation stratégique, servant d’extension à des intérêts politiques installés à Kinshasa.
Le silence complice des élites politiques de Kinshasa
Alors que les civils meurent, que les blessés sont transportés sur des motos faute d’ambulances, les leaders politiques de Kinshasa détournent les regards. Plutôt que de dénoncer les crimes, ils justifient le régime, promeuvent des partenariats avec des clubs de football européens, ou détournent l’attention via des campagnes de désinformation.
Des figures telles que Julien Paluku, Mbindule, Billy Kambale, et bien d'autres, sont accusées de préférer défendre le pouvoir que la vérité ou leurs communautés. Pendant ce temps, les populations agonisent dans l’indifférence absolue.
Zones sous contrôle AFC-M23-Twirwaneho : un modèle alternatif
En contraste total, les territoires libérés et contrôlés par l’AFC-M23 et les forces Twirwaneho sont aujourd’hui les plus sûrs de toute la partie orientale de la République. Il n’y a ni massacres, ni attaques contre des civils, ni chaos logistique.
Les différentes communautés y cohabitent en paix et en harmonie, preuve qu’un autre modèle sécuritaire est possible. Ces zones montrent que, loin de l’appareil d’État défaillant, une gouvernance locale responsable et disciplinée peut restaurer l’ordre.
Le narratif ADF, un écran de fumée entretenu par les autorités
Le gouverneur militaire de l’Ituri, Luboya Nkashama, incarne cette stratégie de désinformation. À chaque attaque, il pointe les ADF, camouflant ainsi les alliances opaques entre forces pro-gouvernementales, milices locales, et criminels de guerre.
Cette tactique d’attribution automatique brouille l’analyse, affaiblit la riposte sécuritaire, et protège les véritables auteurs des crimes. Elle permet aussi de justifier certaines décisions militaires douteuses, tout en poursuivant des intérêts obscurs liés au contrôle des territoires et des ressources.
Silence de la communauté internationale : une passivité coupable
Malgré les alertes, les images insoutenables et les rapports, la communauté internationale continue d’ignorer la situation. Ni la MONUSCO, ni les grands partenaires de la RDC ne semblent prêts à remettre en question le système qui entretient cette barbarie.
Cette inaction constitue une trahison envers les victimes, et un feu vert tacite donné à l’impunité.
Un appel à la justice et à la responsabilité
Le temps est venu de briser le silence, de dénoncer les vrais coupables, et de soutenir les initiatives locales qui fonctionnent réellement. La sécurité ne viendra ni de Kinshasa, ni des slogans politiciens. Elle viendra des territoires, des résistances locales, et de l’unité des peuples.
Conclusion
Les massacres de Komanda ne sont pas seulement le fruit de l’idéologie islamiste des ADF. Ils sont le symptôme d’un pouvoir dévoyé, qui instrumentalise la terreur pour ses propres intérêts. Tant que les criminels seront protégés et financés depuis Kinshasa, la paix restera hors d’atteinte.
Face à cela, les zones libérées par AFC-M23-Twirwaneho montrent qu’un autre avenir est possible, où la paix et la cohabitation deviennent une réalité concrète. C’est vers ce modèle qu’il faut tendre, en rejetant fermement le système qui entretient la guerre à Kinshasa
Par Christa Mongi Muhangi
Voice of Kivu













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