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Crise à l’Est : L’AFC-M23 dénonce les manipulations de Kinshasa et défend les droits des populations — Entretien exclusif avec Bertrand Bisimwa sur Voice of Kivu

  • Writer: VOK
    VOK
  • Aug 10
  • 4 min read
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Dans la deuxième partie de son entretien exclusif accordé à Voice of Kivu, Bertrand Bisimwa, président du M23 et coordonnateur adjoint de l’AFC-M23, a mis en lumière plusieurs sujets brûlants qui touchent à la mise en œuvre des accords de paix, aux accusations de violations des droits humains, et à la vie socio-économique des territoires sous contrôle du mouvement.

Il y dresse le portrait d’un régime Tshisekedi manipulateur, prédateur et sans égard pour le peuple congolais, tout en défendant la légitimité des actions de l’AFC-M23, axées sur la justice, la paix et la dignité.


1. Accords de Doha : La mise en œuvre piétinée par Kinshasa


L’entretien rappelle que l’accord signé à Doha prévoyait deux étapes fondamentales avant tout progrès dans le dialogue politique :


* Le cessez-le-feu effectif, accompagné d’un mécanisme de vérification.

* La libération des prisonniers politiques liés au conflit.


Mais selon Bisimwa, Kinshasa ne respecte pas ses engagements, préférant transformer les accords de paix en instruments de marchandage.


« Nous avons libéré plus de 1 200 prisonniers, dont des mercenaires, militaires FARDC et Wazalendo. En retour, Kinshasa retient nos propres frères et veut échanger leur liberté contre des retraits territoriaux. C’est immoral ! »


Ce comportement s’apparente, selon lui, à du chantage d’État, et reflète une absence totale de volonté politique du pouvoir Tshisekedi d’aller vers une paix durable.


« Ils veulent nos terres, pas notre paix. Rien dans leurs accords ne parle des citoyens. Tout concerne le sol et le sous-sol. Voilà la vraie nature de ce régime. »


2. Accusations de massacres : “Une propagande pour couvrir les crimes de Kinshasa”


Bisimwa s’est également exprimé sur les accusations de massacre de 169 civils à Rutshuru portées contre le M23 par certaines agences de l’ONU et médias internationaux. Il rejette catégoriquement ces allégations et les qualifie de remake de Kitchanga, une affaire similaire montée, selon lui, de toutes pièces.


« Ils parlent de 169 morts sans donner un seul nom, sans preuve, sans enquête de terrain. Le Bureau conjoint des Nations Unies publie des rumeurs qu’il n’a même pas vérifiées. C’est une mascarade ! »


Pour Bisimwa, ces accusations servent à détourner l’attention d’un autre massacre réel, perpétré à Komanda dans une église, où l’armée congolaise serait impliquée. Il accuse ainsi Kinshasa de manipuler certains relais au sein des agences internationales pour brouiller les pistes et salir l’image de l’AFC-M23.


« Le peuple n’est plus dupe. Les Gomatraciens, les Nord-Kivociens, ils savent qui a apporté la sécurité. Ce genre de propagande ne marche plus. »


3. Fermeture des banques et de l’aéroport de Goma : Une punition collective


Le président du M23 a dénoncé avec force la fermeture des banques et de l’aéroport international de Goma, orchestrée selon lui par Kinshasa dans l’intention de punir la population pour sa cohabitation pacifique avec l’AFC-M23.


« L’argent dans les banques n’appartient pas au M23. Il appartient aux civils. Pourtant, Kinshasa les empêche d’y accéder. C’est une mesure antisociale, une forme de guerre économique contre son propre peuple. »


Pire encore, selon les informations recueillies par le mouvement, les coffres de ces banques seraient déjà vides : le régime aurait vidé les fonds, espérant que l’AFC-M23 forcera les portes et soit accusé de pillage.


« Ils nous ont tendu un piège. Mais nous n’y avons pas cédé. Nous avons créé une nouvelle Autorité de régulation financière pour accorder des licences à des banques locales. La population aura bientôt accès à ses propres services. »


Concernant l’aéroport, il pointe l’hypocrisie du régime Tshisekedi, qui, tout en prétendant défendre le peuple, empêche volontairement la reprise du trafic aérien, au détriment des malades, commerçants et voyageurs.


« Nous avons déminé la zone, réparons la tour de contrôle, et garantissons la sécurité. Le seul blocage, c’est Kinshasa. Et ils osent dire qu’ils se battent pour le peuple ? »


Une guerre contre les pauvres, menée depuis Kinshasa


Ces trois volets révèlent une constante : le régime Tshisekedi ne gouverne pas pour les Congolais, mais contre eux.

Que ce soit par le sabotage des accords de paix, par la manipulation de l’opinion publique internationale ou par l’asphyxie économique des régions non contrôlées par le pouvoir central, l’État congolais agit comme un régime de rétorsion et de punition collective.


L’AFC-M23, en revanche, se positionne comme un mouvement de reconstruction, de résistance citoyenne, et de vision politique. Il ne cherche pas à imposer une dictature, mais à redonner aux Congolais les moyens de vivre dignement.


Conclusion : Le masque est tombé


À travers cet entretien exclusif sur Voice of Kivu, Bertrand Bisimwa a livré un message clair et structuré :


* L’AFC-M23 veut la paix, pas la soumission.

* Le régime Tshisekedi, lui, veut le silence, pas la réconciliation.


Dans un pays où la vérité est souvent manipulée, où les institutions servent une élite éloignée du terrain, l’AFC-M23 appelle à un réveil collectif, à une réforme profonde des institutions, et à une gouvernance centrée sur les réalités locales, les citoyens, et non les élites.


Tant que Kinshasa préfèrera manipuler, punir et affamer plutôt que dialoguer, sécuriser et reconstruire, la crise congolaise restera irrésolue.


Par Christa Mongi Muhangi

Voice of Kivu

 
 
 

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