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Déclaration de Doha : Une victoire en trompe-l’œil pour Kinshasa face à l’AFC/M23 dans un climat de méfiance et de mauvaise volonté.

  • Writer: VOK
    VOK
  • Jul 28
  • 4 min read
Dirigeants de l’AFC-M23 dans une conférence de presse
Dirigeants de l’AFC-M23 dans une conférence de presse

La signature de la déclaration de principes entre Kinshasa et l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) le 19 juillet 2025 à Doha, sous la médiation du Qatar, était censée marquer une étape décisive vers la paix dans l’est de la République démocratique du Congo. Cependant, une analyse approfondie des faits révèle un manque criant de confiance entre les parties prenantes, une mauvaise volonté évidente du gouvernement de Kinshasa à respecter l’esprit de l’accord, et des réalités sur le terrain qui pointent vers une escalade militaire imminente. Loin d’être une victoire pour Kinshasa, cette déclaration est évidemment une victoire pour l’AFC/M23, tandis que le gouvernement tente de duper sa population en masquant ses intentions belliqueuses et en travestissant les termes de l’accord.


Le processus de Doha, bien que salué par la communauté internationale, est plombé par une méfiance mutuelle profondément enracinée. L’AFC/M23, par la voix de son secrétaire permanent Benjamin Mbonimpa lors d’une conférence de presse le 25 juillet 2025, a accusé Kinshasa de mauvaise foi, affirmant que le gouvernement n’a pas respecté ses engagements. Des dénonciations des insultes de certains ministres de Kinshasa contre l’AFC-M23, les a qualifiant de « malades mentaux », illustrent un manque de respect et de confiance pour le processus de paix.

La poursuite de l’ancien président Joseph KABILA l'accusant des liens avec l’AFC-M23 qualifié d'un mouvement insurrectionnel comme dénoncé par l’Honorable Moïse NYARUGABO, sont des signes qui montrent noir sur blanc que Kinshasa maintien sa position et son attitude face à l’AFC-M23 malgré le fait de jouer au malin à Doha.

Le gouvernement de Kinshasa, par l’intermédiaire du ministre de la Communication Patrick Muyaya, présente la déclaration comme une victoire diplomatique, insistant sur le retrait « non négociable » de l’AFC/M23 des zones occupées. Pourtant, cette rhétorique semble déconnectée des réalités du terrain. Les Forces armées de la RDC (FARDC), leurs milices alliées, Wazalendo et FDLR continuent des opérations militaires, violant ainsi les termes du cessez-le-feu. Cette attitude reflète une mauvaise volonté de Kinshasa, qui semble privilégier une stratégie militaire plutôt qu’un dialogue sincère, sapant toute chance de construire la confiance nécessaire à un dialogue menant vers une paix durable.


Le gouvernement congolais tente de vendre la déclaration de Doha comme un triomphe, en insistant sur le rétablissement de l’autorité de l’État. Cependant, une lecture attentive du document révèle que les termes sont vagues et n’imposent pas explicitement le retrait de l’AFC/M23, contrairement aux affirmations de Muyaya. L’AFC/M23, dans sa conférence de presse du 25 juillet 2025, a clairement indiqué qu’aucune clause ne stipule un retrait des zones qu’elle contrôle, affirmant que ces territoires sont leur « chez-eux » et qu’ils « ne reculeront pas d’un mètre ». De plus, le mouvement revendique la levée des mandats d’arrêt contre ses membres comme une condition, acceptée par Kinshasa uniquement pour les délégués à Doha mais pas pour les autres responsables du Mouvement, un point qui manifeste une hypocrisie et absence de sincérité pour le gouvernement ne renforçant pas le mise en oeuvre d’un accord favorable à l’AFC/M23.


Cette ambiguïté profite au M23, qui maintient une administration parallèle dans les zones sous son contrôle, avec des gouverneurs et un système bancaire embryonnaire. Les zones contrôlées par l’AFC/M23 incarnent déjà une forme d’autorité étatique, exempte de la corruption qui caractérise les zones sous contrôle de Kinshasa. Cette réalité positionne l’AFC/M23 comme un acteur légitime, tandis que Kinshasa semble manipuler l’opinion publique en présentant l’accord comme une victoire, alors qu’il ne répond pas aux attentes de souveraineté totale qu’il proclame.


L’un des points les plus controversés de la déclaration concerne le rétablissement de l’autorité de l’État. Pour Kinshasa, cela signifie le retour des institutions étatiques (FARDC, police, justice) dans les zones occupées. Cependant, les congolais sous Zones libérées proposent une interprétation radicalement différente. En réalité ce rétablissement ne passe pas par le départ du M23, mais par une refonte politique majeure, incluant :

-Le départ du président Félix Tshisekedi, dont le mandat est qualifié d’« illégal » en raison des élections controversées de 2023.

- La neutralisation des groupes armés, comme les FDLR et les milices Wazalendo, qui tuent, massacrent et imposent des lois oppressives aux populations locales.

- Une reconnaissance constitutionnelle de l’AFC-M23 et un statut spécial pour les zones sous son contrôle, s’apparentant à une forme de fédéralisme ou d’autonomie.

Tout ceci sera fait par L'AFC-M23 et non le Gouvernement de Kinshasa reconnu illégal ici des élections frauduleuses et truquées comme l’a dit Corneille Nangaa, le coordonnateur du AFC.


Malgré les engagements de Doha, les réalités sur le terrain témoignent d’une préparation à une guerre de grande envergure. Kinshasa ne cesse de mobiliser et renforcer ses forces sur l’axe Uvira, ce que le M23 voit comme un préparatif de guerre en violation en violation du cessez-le-feu.

Des affrontements récemment signalés à Masisi, Walikale et Walungu vers le 15-22 juillet 2025, montrent que les milices pro-Kinshasa poursuivent des actions de guérilla, soutenues par les FARDC. Ces violations, combinées aux renforcement militaire, indiquent que Kinshasa garde son agenda, celle d’une victoire militaire contredisant son discours pacifique.


L’AFC/M23, forte de son contrôle sur des zones stratégiques riches, maintient une posture défensive mais déterminée, prête à répondre à toute agression et courir au secours de la population. Cette dynamique compromet gravement le processus de paix et renforce le scepticisme quant à la mise en œuvre de la déclaration.


La paix au Congo selon l’AFC/M23 implique le départ de Félix TSHISEKEDI.


La déclaration de Doha, bien qu’un pas diplomatique, est minée par un manque de confiance, une mauvaise volonté de Félix TSHISEKEDI et des réalités de terrain marquées par des préparatifs de guerre. L’interprétation du rétablissement de l’autorité de l’État par le M23, qui exige le départ de Tshisekedi et une reconnaissance constitutionnelle, révèle l’ampleur des concessions que Kinshasa pourrait être forcée d’accepter. Pendant ce temps, les violations du cessez-le-feu par les FARDC, FDLR et les Wazalendo, ainsi que les préparatifs militaires, laissent présager une escalade imminente, rendant la paix illusoire. La population congolaise, prise en otage par cette coalition, continue de payer le prix d’un conflit simple mais compliqué par un gouvernement irresponsable, tandis que Kinshasa tente de masquer ses échecs par une propagande trompeuse.


Par MUHINDO DEFRAISE Enosh,

Voice of Kivu.

 
 
 

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