L'histoire de Kamanzi, le sexagénaire de Karuba
- VOK

- Feb 1, 2024
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L'équipe de VOK vient d'avoir au téléphone l'un des officiers du M23 en poste à Karuba concernant les bombardement de ce matin et il nous a fait ce court récit.
"Ce matin, les bombardements faisaient rage à Karuba, semant la terreur parmi la population déjà épuisée. Les explosions résonnaient dans les rues, accompagnées du bruit assourdissant des avions de chasse et drones. Les civils courraient dans tous les sens, cherchant désespérément un abri sûr.
Vers 9h, un homme âgé, s'est approché de notre position. Son visage portait les marques de la terreur et de l'angoisse. J'ai immédiatement compris qu'il avait traversé l'enfer pour arriver jusqu'ici.
Je lui ai fait signe de se taire et de se cacher à l'intérieur de notre position. Son souffle était court et saccadé, témoignant de la peur qui l'habitait. Je lui ai tendu une gourde d'eau, ses mains tremblantes la saisissant avec reconnaissance.
Alors que Kamanzi reprenait son souffle, il a commencé à me raconter son histoire. c'est un homme tutsi, Rwandophone, originaire de Karuba, et il avait été témoin des atrocités qui se déroulaient sous ses yeux. Les bombardements incessants de la SADC soutient de la coalition gouvernementale ont transformé Karuba en un champ de bataille il a perdu des proches dans ces violences insensées.
Les larmes se sont mises à couler sur les joues ridées de Kamanzi lorsqu'il m'a parlé des tensions ethniques qui déchiraient la région. Il m'a décrit la peur et la haine qui grandissaient chaque jour, alimentées par les actions du gouvernement et les forces étrangères qui semblaient avoir perdu toute raison.
En entendant son récit, une colère brûlante s'est emparée de moi. Comment le monde entier peut permettre à de telles atrocités de se reproduire encore lorsqu'ils avaient dit Plus Jamais ça ? Comment sommes nous les seuls à combattre cette épuration ethnique ?
Malgré les bombardements qui continuent à faire trembler le sol ci et là, nous sommes déterminés à protéger la population civile. Nous sommes le dernier rempart contre cette folie meurtrière qui s'est emparée de notre pays. Nous savons que nous sommes en sous-effectif, confrontés à des forces armées puissantes et à des intérêts politiques complexes, mais nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Nous allons protéger Karuba et mettre en déroute ces armées étrangères qui se rangent du côté des FDLR et autres miliciens génocidaires.
Nous allons partager nos maigres ressources avec des gens comme Kamanzi, on va leur offrir un peu de réconfort et d'espoir au milieu de ce chaos. Nous leur promettons de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les protéger , pour mettre fin à cette spirale de violence et de haine."













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