Mercenaires de #BLACKWATERÂ dans la riposte rigoureuse promise par Tshisekedi, tous ce dont vous devez savoir.
- VOK
- Jul 9
- 5 min read

Dans l’ombre des conflits qui déchirent la République Démocratique du Congo, le Président Félix Tshisekedi joue un jeu dangereux. Après la chute de Goma en janvier 2025, il a promis une « riposte rigoureuse » lors d’une adresse à la nation avant d'engager des négociations de façade. Pourtant, son recours à Blackwater (AKA Constellis Holdings), une Société Militaire privée au passé sulfureux, révèle une priorité troublante avec incohérences : sécuriser les richesses minières plutôt que protéger les populations du Sud-Kivu, en proie aux violences de son armée et ses supplétifs (FDLR, WAZALENDO, FNBD).
Cet article explore les origines de Blackwater, son expertise limitée à la sécurité rapprochée, ses violations des droits humains, et les risques d’échec et de crimes renouvelés face à une rébellion disciplinée, dans un conflit aux relents ethniques ciblant les Tutsi-Banyamulenge.
Blackwater : Une Expertise Tactique, Pas Stratégique
Fondée en 1996 par Erik Prince, un ancien Navy SEAL, Blackwater s’est imposée comme une référence dans la sécurité privée. Basée à Moyock, en Caroline du Nord, l’entreprise a construit un centre d’entraînement de 2 400 hectares pour former des forces d’élite et des contractors. En Irak, Blackwater a excellé dans la protection rapprochée, notamment pour l’administrateur Paul Bremer, sans jamais perdre un client entre 2003 et 2009. Ses contractors, souvent des vétérans des forces spéciales, sont aguerris aux escortes armées et aux opérations en zones hostiles. Cependant, Blackwater n’a jamais conduit de campagnes militaires d’envergure. Ses succès reposent sur des missions ponctuelles, pas sur des affrontements prolongés contre des forces organisées, ce qui la rend mal préparée pour un conflit comme celui de l'Est du Congo.
Un Passé Entaché de Crimes et de Violations
Le nom de Blackwater est synonyme de scandales. En 2007, le massacre de la place Nisour à Bagdad a vu ses contractors tuer 17 civils irakiens, dont des femmes et des enfants, sans provocation. Qualifié de « crime de guerre » par l’ONU, cet incident a révélé un usage indiscriminé de la force. Entre 2005 et 2007, Blackwater a été impliquée dans 195 fusillades en Irak, tirant en premier dans 84 % des cas, selon un rapport du Congrès américain. D’autres accusations incluent des interrogatoires brutaux avec la CIA, des meurtres de civils, et du trafic d’armes. Bien que quatre contractors aient été condamnés en 2014, leur grâce par Donald Trump en 2020 a renforcé l’image d’impunité de l’entreprise. Ce passif soulève des craintes que Blackwater répète ces violations des droits humains en RDC, où l’absence de contrôle sur eux pourrait exacerber les abus contre les civils, notamment dans un conflit ethnique sensible.
Tshisekedi : Minerais Avant Humanité
Après la prise de Goma par l’AFC-M23, Tshisekedi a promis une riposte militaire tout en négociant. Pourtant, son contrat avec Blackwater, signé en décembre 2024 selon des rapports d’experts de l’ONU, privilégie la sécurisation des sites miniers (cobalt, coltan, cuivre) dans le Katanga et le Kivu, plutôt que la protection des populations. Dans le Kivu, autour d’Uvira, les violences des Wazalendo et FARDC ont déplacé des millions de personnes (UNHCR, 2025), mais Blackwater semble déployée pour protéger les intérêts économiques, pas les civils. Ce choix reflète une stratégie où les revenus miniers, cruciaux pour consolider le pouvoir de Tshisekedi, priment sur les besoins humanitaires. La guerre au Kivu, marquée par une dimension ethnique ciblant les Tutsi-Banyamulenge, accuse Tshisekedi d’ignorer les racines du conflit pour des gains économiques.
Un Mensonge Dévoilé : Des Mines aux Lignes de Front
Tshisekedi prétend que Blackwater sécurise les mines, mais des rapports locaux et des posts sur X révèlent que ses contractors, incluant des mercenaires colombiens, sont déjà sur les lignes de front au Sud Kivu et potentiellement à Uvira, aux côtés des FARDC et des Wazalendo. Cette contradiction suggère que l’annonce d’une mission minière est une façade pour justifier une mobilisation militaire. En réalité, Tshisekedi prépare une guerre contre M23, utilisant Blackwater comme fer de lance pour compenser les faiblesses des FARDC, gangrénées par manque de professionnalisme et la désorganisation. Cette duplicité risque d’aggraver la situation et compromettre les voies paisibles pour résoudre la crise.
Face à M23 : Une Défaite Probable
L’AFC-M23, avec des milliers des combattants, est une rébellion disciplinée et bien entraînée, équipée de logistiques modernes (nébuleuses, chars de combat, armement lourd) prise entre les main des FARDC, SADEC et les Mercenaires européens lors de leur défaite à Goma et Bukavu. En 2025, ils ont capturé Goma et Bukavu, écrasant les FARDC, 1 300 soldats de la SADC, et 280 mercenaires roumains d’Asociatia RALF. Au Sud-Kivu, le M23 contrôle les routes stratégiques et les ports du lac Kivu, imposant une administration parallèle. Blackwater, avec un effectif limité (250 à 2 500 contractors), n’a ni la capacité numérique ni l’expérience pour contrer une telle force. Ses succès passés en Irak reposaient sur des missions défensives, pas sur des affrontements stratégiques contre une rébellion quasi militaire.
Risques d’échec
- Désavantage d'organisation : Les FARDC, désorganisées et indisciplinées ne peuvent pas compenser la faible taille des unités de Blackwater.
- Connaissance du terrain : M23, ancrée localement, surpasse les contractors étrangers en termes de mobilité, de maîtrise et d’adaptation.
- Précédents : L’échec des mercenaires roumains à Goma,face à une rébellion entraîné et discipliné, préfigure les défis de Blackwater.
- Risques de violations : Le passé de Blackwater suggère un risque élevé de crimes renouvelés en RDC.Â
Dans un conflit ethnique ciblant les Tutsi-Banyamulenge, ces contractors mal supervisés pourraient commettre des abus similaires à ceux d’Irak : tirs indiscriminés, violences contre les civils, ou collusion avec des milices locales comme les Wazalendo, déjà accusées de massacres. L’absence de cadre juridique clair en RDC, comme l’Ordre 17 en Irak, pourrait permettre à Blackwater d’opérer avec une impunité comparable metant toute la population en danger en particulier les Rwandophones (Tutsi-Banyamulenge)
Un Pari Risqué
Le recours à Blackwater pariamas un pari risqué pour Tshisekedi. Ses contractors pourraient réussir des opérations défensives ponctuelles, mais une victoire contre M23 est improbable face à une rébellion structurée. En priorisant les minerais sur au lieu des civils, Tshisekedi alimente la perception d’un président déconnecté des souffrances de son peuple, dans un conflit aux relents ethniques. Les antécédents criminels de Blackwater avertissent d’un danger supplémentaire : des violations des droits humains pourraient aggraver la crise, ternissant davantage la crédibilité du gouvernement.
"Une personne qui se bat pour l'argent ne sera jamais capable de vaincre quelq'un qui se bat pour sa vie" disait les sages.
Tshisekedi a prouvé au monde qu'il est obsédé par une victoire militaire. Il veut à tout prix gagner la guerre.
L'AFC-M23 de son côté, veut à tout prix gagner la paix. Qui y arrivera ? Le temps nous le dira.
Par MUHINDO DEFRAISE Enosh,
Voice of Kivu.