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Moise Nyarugabo Lance un cri d'alarme : un carnage se prépare dans les hauts plateaux d'Uvira Fizi et Mwenga en particulier à Minembwe.

  • Writer: VOK
    VOK
  • Jan 19
  • 5 min read
Moise Nyarugabo
Moise Nyarugabo

Depuis quelques années je dénonce un plan d'extermination et d'épuration ethnique dans les hauts plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira, concocté malheureusement par les Fardc sous les regards complices des quelles ce plan était porté par des groupes armés maimai et leurs alliés étrangers. Le 25 décembre dernier, pendant que le monde entier célébrait la venue du Sauveur, les Fardo déployées à Minembwe sous le commandement du Colonel Lwamba et sa 21ee brigade avec le col Apoko Bangala Michel commandant adjoint du secteur sokola 2 sud sud récemment monté à Minembwe avec d'autres troupes, ont décidé de reprendre la main et de passer à l'attaque elles -mêmes. Les opérations sous couvert des maimai n'avaient pas atteint les

objectifs assignés. Pendant trois jours, les armes lourdes ont parlé dans la cité de Minembwe et surtout dans ses périphéries contre les jeunes d'autodéfense civile Twirwaneho qui se sont mobilisés au fur des années pour défendre leurs parents, villages et biens abandonnés à leur triste sort. Pour rappel, des milliers de personnes ont été tués, plusieurs dizaines de milliers dispersés dans les camps de réfugiés des pays voisins, plus de 480 villages brulés réduits en cendre, 500 000 têtes de bétails razziées en 7 ans. Personne ne s'en préoccupe excepté les victimes. Les gouvernements central et provincial, les élus au niveau national et provincial, la Monusco, les ONG des droits de l'homme, les organisations internationales et humanitaires, tous ont gardé silence jusque ce jour. Il convient de souligner tout de meme que la Monusco avait protégé les camps de déplacés internes à Mikenke, Bibokoboko et Kahololo avant de les abandonner en quittant la province. Il y a eu aussi quelques déclarations du conseil de sécurité et différents gouvernements étrangers contre le discours de haine et le risque d'un génocide (pour certains qui ont décidée de dire les choses sans langue de bois). Au niveau national, le silence complet. Tout celui qui ouvre la bouche c'est pour enflammer les jeunes des autres communautés pour se lever et combattre la balkanisation qui, semble-t-il, partirait de Minembwe. Sic.

Aujourd'hui, quelque chose de plus dramatique se prépare. En voici les éléments : -Après les affrontements du 25 au 27 décembre 2024 que j'ai eu à dénoncer, les FARDC ont fait appel aux différents groupes armés maimai venant de Nganja, Sebele, Milimba, Lulenge et Lusuku. Ils sont pré-positionnés comme suit: Maimai Ngomanzito, Yakutumba, Kakobanya, Korongo, Manyanga, Medi au sud de Minembwe(Kabanju, Rugezi, Biziba, Ibumba), les autres troupes de Yakutumba et Alida à l'Est au point zéro, les maimai Ebuila Mutetezi au nord, avec la compagnie des Fardc déployée à Mikenke; Le groupe Jimy Kidete dans la zonne de Kamombo. Tandisque Makanaki Kasimbira, Rene Itongwa, Ilunga, Gashumba et Rushaba dans les montagnes du territoire d'Uvira.

-Le 26 et 27 décembre 2024, des hélicoptères de l'armée ont déposé des armes et munitions à Fizi, réceptionnées par le Col Makelele commandant sous-secteur Fizi, chez qui les différents groupes maimai sont allés récupérer leurs lots chacun ;

-Le 5et 6janvier 2025, beaucoup d'autres équipements (armes d'appui, bombes et d'autres munitions) ont été délivrées à Baraka par des véhicules, les uns la nuit, les autres en plein jour. L'origine de ces armes sera révélée au moment approprié mais les preuves reçues des bénéficiaires existent. Ces armes ont été réceptionnées par le Maimai Alida, adjoint de Yakutumba. Il est chargé d'en faire la répartition, la distribution et l'envoi aux groupes maimai bénéficiaires. Une partie est à garder dans un stock stratégique tenu à Baraka pour les autres opérations futures ;

-Le 10 et le 11 janvier 2025, des unités composées de beaucoup de militaires des FARDC ont été déployées vers les hauts plateaux et ont quitté Uvira en deux vagues, celle du vendredi soir et l'autre du samedi matin. Ils ont tiré à l'aide des armes lourdes et d'appui pendant plusieurs heures comme pour indiquer à l'avance leur puissance de feu. Ces militaires ont pris le chemin de Kataka et Kirungwa pour déboucher sur Mitamba et les autres localités comme Murambya, Mugeti, du groupement de Bijombo ;

-Depuis deux jours, des images des maimai du groupe Rukumeta Pierre circulent, à la rivière Sange dans les hauteurs de Mashuba, puis à Katobo déclarant qu'ils sont en route pour aller

aider les Fardc à neutraliser les Twirwaneho, sachant que pour cette même opération, il y avait d'autres unités Fardc à Lemera et Katobo en attendant le jour d'attaque.

Compte tenu de tout ce qui précède, je demande au gouvernement de la République d'arrêter ce plan macabre. Il n'y a ni guerre ni rébellion contre le Gouvernement dans ces hauts plateaux. Il y a une population abandonnée et encerclée comme dans un camp de concentration de triste mémoire ou dans une chasse en enclos de Sologne, condamnée pour un crime qu'elle n'a pas commis, son FACIES. Ces unités et armes peuvent servir là où il y a la guerre au lieu de les mobiliser contre un mouvement d'autodéfense civile, la population et les villages des banyamulenge qui ne demandent que le droit à vivre et celui de vaquer à leurs occupations sur leur terre. Encore que même cette guerre, on peut l'arrêter avec une petite baguette magique : LE DIALOGUE.

Je demande au gouvernement du Burundi et son armée déployée dans les hauts plateaux de ne pas tomber dans le piège d'une sous-traitance de l'épuration ethnique et de veiller pour ne pas verser et porter le sang des innocents sur vos mains et votre conscience et ce, quel que soit le contenu des accords bilatéraux qui vous engagent avec le gouvernement de mon pays.

Aux communautés voisines, en particulier les bafulero, les babembe et les banyindu de ne pas céder à la manipulation de vos jeunes enflammés par une idéologie d'anéantissement et vos élus dont l'un se comporte en commandant suprême des armées et/ou de groupes armés et l'autre vous demande de prendre des machettes en attendant le mot d'ordre. Ils vous induisent en erreur par ce qu'en définitive, nous vivrons ensemble dans ces territoires jusqu'à la fin des temps. L'épuration ethnique, le déracinement et même la tentative d'extermination ou le génocide ne sont pas la voie du vivre ensemble.

Aux Notables de toutes les communautés du Sud Kivu qui sont dans les institutions ou pas, qui me lisent ou m'écoutent depuis 7ans, autant qu'ils écoutent tous les discours de haine,

les menaces, toute la rhétorique de la stigmatisation et gardent silence, comme si cette affaire ne les concerne pas, l'histoire vous demandera des comptes. Vous ne pouvez pas continuer à cacher vos visages derrière un doigt.

Si, après cette note, quelque chose arrivait à Minembwe, Rurambo-Kahololo, dans le Bijombo, Kamombo, Mikenge, Bibokoboko ou dans les moyens et hauts plateaux en général, personne n'aura d'excuses pour dire qu'il n'a pas été prévenu, qu'il s'agisse des institutions de la République, à tous les niveaux ou qu'il s'agisse de la communauté internationale.

Je vous invite chers compatriotes à réfléchir encore une fois sur ces quelques pensées : celle

de Martin Luther King que j'avais déjà évoquée li yatrois ans, pensée àal fois vraie, profonde, tragique, aussi lointaine qu'actuelle: « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. » Celle de Anna Gavalda : « Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c'est leur connerie, pas leurs différences. », et celle de Ryunosuke Satoro « Individuellement nous sommes une goutte d'eau. Ensemble nous sommes un océan ». Encore faudra-t-il que le dirigeant ait les mains qui rassemble et non celles qui dispersent.


15 Janvier 2025

Moise Nyarugabo


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