RDC : À l’Est, un silence complice face aux massacres ciblés des Tutsi-Banyamulenge
- VOK

- Jun 23
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Depuis plusieurs semaines, une campagne de violences planifiées s’intensifie dans les territoires de Masisi, Kalehe et Rutshuru, à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Les milices locales dites Wazalendo, alliées aux Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), mènent des attaques ciblées contre les populations civiles, principalement les Congolais tutsis-banyamulenge. Ces groupes, lourdement armés, bénéficient du soutien direct du régime de Félix Tshisekedi, mais aussi d’un appui militaire croissant venu du Burundi.
Les Wazalendo, sous couvert de « résistance populaire », mènent en réalité une campagne d’épuration ethnique contre les Tutsis congolais, dans l’impunité la plus totale. À Kalehe, au Sud-Kivu, de nombreux villages ont été brûlés et des familles massacrées simplement pour leur appartenance ethnique. Les miliciens, loin d’agir dans l’ombre, se filment pendant leurs exactions, fiers de leur "mission", et partagent ces vidéos avec leurs commanditaires à Kinshasa ou sur les réseaux sociaux.
L’implication de l’armée burundaise dans ces opérations ne fait plus de doute. Présente officiellement en RDC dans le cadre d’une coopération sécuritaire régionale, elle est aujourd’hui accusée de participer activement aux côtés des Wazalendo et des FDLR aux violences contre les populations tutsies. Cette coordination militaire régionale autour d’une idéologie de haine soulève de vives inquiétudes quant à la complicité de plusieurs États dans ce drame humanitaire.
Pendant ce temps, Kinshasa garde le silence, voire entretient ce climat d'hostilité. Le régime Tshisekedi, plutôt que de désarmer les milices, leur offre un appui logistique et politique. Cette stratégie cynique vise à faire obstacle à tout retour durable de la paix dans l'Est, en marginalisant certaines communautés pour asseoir une domination politique ethno-nationaliste.
Les grandes organisations internationales — Human Rights Watch, Amnesty International, MONUSCO — brillent elles aussi par leur silence face à ces crimes à caractère génocidaire. Aucun rapport, aucune condamnation ferme, aucun appel à protéger les civils tutsis. Un silence qui interroge et qui donne l'impression d'une hiérarchisation des victimes.
C’est dans ce contexte que le mouvement de libération AFC-M23-TWIRWANEHO mène sa lutte. Contrairement au discours officiel qui les qualifie de « rebelles », ces mouvements affirment défendre la dignité et la sécurité de toutes les communautés congolaises, sans distinction. Leur objectif est clair : bâtir une RDC inclusive, où chaque citoyen, qu’il soit Hutu, Tutsi, Nande, Shi ou autre, pourra vivre sans peur, sans exclusion, et avec les mêmes droits.
La paix en RDC ne peut être atteinte tant que certaines communautés sont ciblées pour leur seule appartenance ethnique, et que les milices sont instrumentalisées par un pouvoir central complice. Il est temps que le monde regarde la vérité en face et cesse de cautionner, par son silence, la dérive meurtrière en cours dans l’Est du pays.
Article rédigé par Christa Mongi Muhangi.













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