top of page

Tshisekedi face à l'impasse militaire : un retour contraint vers le dialogue

  • Writer: VOK
    VOK
  • Mar 12
  • 3 min read
ree

Le déploiement de la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC-RF) aurait pu offrir à Félix Tshisekedi une porte de sortie honorable et faciliter la paix dans l’Est de la RDC. Pourtant, au lieu de s’appuyer sur cette mission convenue par les dirigeants de l’EAC, Kinshasa a opté pour une approche radicale : expulser la force régionale et multiplier les alliances militaires dans l’espoir de vaincre le M23. Une stratégie qui s’est soldée par un échec cuisant.


Un pari militaire désastreux


Lorsque le M23 s’est retiré de plusieurs zones qu’il contrôlait pour ouvrir la voie au dialogue sous l’égide de l’EAC, tout laissait penser qu’une issue diplomatique était possible. La force régionale, déployée avec l’aval des dirigeants de la région, avait amorcé un premier pas vers la paix en instaurant un cessez-le-feu et en créant les conditions d’un dialogue.


Plutôt que de capitaliser sur cette dynamique, Tshisekedi a opté pour une fuite en avant, expulsant l’EAC-RF et misant sur une solution militaire. Il a sollicité l’appui de forces venues de toutes parts : troupes de la SADC, forces burundaises, mercenaires, milices locales Wazalendo et FDLR. Son objectif était double : démanteler le M23 et, en parallèle, accentuer la destabilisation du sécurité Rwandais .


Ce choix s’est révélé catastrophique. L’ouverture de multiples fronts n’a pas permis de reprendre le contrôle des territoires perdus. Au contraire, Kinshasa a subi de lourdes défaites et perdu deux provinces stratégiques Nord et Sud Kivu. Les mercenaires grassement payés ont été pris en embuscade et contraints de se rendre dans des conditions humiliantes. Les forces burundaises, les FARDC et leurs alliés ont été encerclés et écrasés lors des combats à Goma. Incapable d’assumer cette débâcle, le pouvoir congolais a tenté de minimiser ces pertes en les assimilant à des victimes civiles. Quant aux troupes de la SADC, désormais réduites à l’inaction, confinées dans leurs camps et dépendantes du M23 pour des nécessités aussi élémentaires que l’accès à l’eau du lac Kivu.


Une nouvelle tentative désespérée de Tshisekedi pour obtenir du renfort s'est enlisée dans la boue. Son appel au Tchad a été rejeté, et ses démarches auprès du Mali et du Sénégal se sont révélées infructueuses. Son appel au Tchad s’est heurté à un refus. Ses démarches auprès du Mali et du Sénégal ont été infructueuses. Conscient qu’il ne pouvait plus espérer une victoire militaire, il s’est tourné vers les alliés du Rwanda – Qatar, Israël, États-Unis et France – dans l’espoir qu’ils useraient de leur influence sur Kigali pour qu'il accepte de mettre Kinshasa en contact avec le M23. Mais ces pays l’ont renvoyé à l’évidence : un cadre de dialogue existe déjà, structuré autour des processus de Luanda-Nairobi Combiné.


L'isolement diplomatique et la pression internationale


Face à cet enlisement, de plus en plus de voix pressent Tshisekedi de privilégier la voie politique. Là où un compromis aurait pu être trouvé sous l’égide de l’EAC, Kinshasa se retrouve désormais contrainte de négocier sous pression, avec des conditions qui vont certainement se durcir. Ceux à qui il espérait offrir des concessions minières en échange d’un soutien militaire refusent de se laisser acheter. Leur message est sans équivoque : _"Nous ne sommes pas à vendre. Engagez d’abord le dialogue avec vos citoyens avant de venir négocier avec nous."_


Un retour imposé vers le dialogue


Dos au mur, Tshisekedi s’est finalement résolu à solliciter João Lourenço, le président angolais, qu’il avait pourtant ignoré lorsqu’il lui conseillait un dialogue direct avec le M23. Ironie du sort, c’est aujourd’hui lui qu’il implore d’intervenir. Un revirement qui illustre l’échec total de sa stratégie militaire et la nécessité de revenir à ce qu’il avait lui-même rejeté : la négociation.

Bientôt des négociations directes avec le M23? Pourtant Tshisekedi avait dit que jamais de son vivant il ne parlera à ce qu’il a appelé “coquille vide” finalement elle n’était pas aussi vide qu’il le pensait!

 
 
 

Comments


Top Stories

Restez informé des dernières actualités socio-politiques de la République démocratique du Congo, avec un accent sur la situation sécuritaire à l'Est. Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir des informations vérifiées en temps réel directement dans votre boîte de réception.

Merci pour l'abonnement 

  • Twitter

© 2024 Voice of Kivu. All rights reserved. Powered by VOK Media

bottom of page